La situation géopolitique de la Syrie est au centre d’un nœud complexe de relations et d’influences dans cette partie du monde. Néanmoins, on doit prendre la situation du Peuple syrien pour ce qu’elle est : une tragédie humanitaire sans précédent qui dure depuis plus de trois années maintenant, dans un pays où le gouvernement est prêt à anéantir son peuple dans sa chair et dans son histoire, à travers son patrimoine, plutôt que de céder à des revendications pour plus de liberté.
C’est le message qu’a apporté la délégation des représentants de la ville d'ALEP et de la Province d’ALEP aux institutions et personnalités politiques qu'elle a rencontrées à Paris, Strasbourg et Luxembourg. C'est une triple supplique :
- Reconnaître leur statut de représentants du peuple syrien libre, élus démocratiquement par les citoyens d’une région qui a repoussé à la fois le joug du régime autoritaire de Bachar El Assad et les groupes islamistes inféodés à Al-Qaïda comme l’ EIIL.
- Reconnaître dans les zones libérées l’existence de tous les comités civils élus démocratiquement par les citoyens des villages, villes et régions. Ces comités travaillent à la mise en place de la démocratie qui est une aspiration profonde du Peuple syrien et demandent à être les interlocuteurs privilégiés de l’aide humanitaire
- la délégation considérerait comme un geste fort que les pays de l’UE retirent leurs ambassades de Damas
- que la communauté internationale et notamment les responsables européens fassent pression afin que cessent les bombardements incessants qui ont déjà fait plus de 300 000 morts : 160 000 morts sous les tirs et les bombes, et autant de morts « indirectement » (prisonniers sous la torture ou morts de faim dans les prisons ; malades par manque de soins - fuite des personnels soignants, pénurie de médicaments), des centaines de milliers (plus de 600 000) d’amputés, handicapés à vie, la moitié de la population déplacée soit 10 millions de personnes, l’économie désorganisée, la société désorientée ;
- Créer des zones de non survols aériens est possible pour empêcher les avions de larguer leurs bombes sur civils, les hôpitaux, les écoles est possible.
- Obliger le régime de Bachar el Assad à accepter des couloirs humanitaires pour acheminer de l’aide d’urgence dans toutes les régions y compris les régions « libérées ». autoriser les ONG à travailler en Syrie Aujourd’hui l’aide internationale est prioritairement distribuée sous contrôle du régime.
La délégation a également demandé que soient facilités les voyages des représentants des comités civils par la délivrance rapide de passeport et visas.
Elle souhaite aussi que puissent être enfin validés les fins d'études et diplômes pour les étudiants qui ne peuvent passer les examens depuis 3 ans, avec l'aide des autorités compétentes (projet de validation du baccalauréat en attente depuis juin 2013).
Photo : la délégation reçue au Luxembourg par M Marc ANGEL, député à la Chambre du Luxembourg