Oui, nous sommes en colère en ce jour où s’élève le cri de rage et de désespoir du peuple syrien dans le silence coupable de la communauté internationale.
Nous sommes en colère pour les 400 000 morts pour rien, pour les innombrables blessés qui devront faire face à leurs handicaps, pour les villes et les villages détruits, pour les hôpitaux, les écoles, les marchés écrasés sous les bombes.
Nous sommes en colère pour tous les exilés obligés de fuir, pour le déchirement des cœurs, la dispersion des familles sur les chemins d’exil, l’angoisse devant l’avenir loin de chez soi.
Nous sommes en colère contre toutes les violences faites aux Syriens : faits de guerre, emprisonnements et exécutions arbitraires, viols, déplacements forcés, déni d’éducation, déni de soins, déni d’existence.
Nous sommes en colère contre la négation des droits humains refusés à toute une nation.
Nous sommes en colère contre le politiquement correct ravageur qui n’appelle pas un chat un chat, et un dictateur par son nom et entretient la confusion autour des profiteurs du chaos.
Nous sommes en colère contre la confiscation d’une révolution pacifique.
Nous sommes en colère contre le refus de reconnaître les aspirations à la dignité, à la liberté et à la démocratie d’un peuple qui a pourtant depuis plus de six ans a montré ses capacités de résistance et de créativité et son profond attachement à son pays.
Nous sommes en fraternité avec nos amis Syriens ici et là-bas dont nous partageons la colère, et nous ne renonçons pas, avec eux, à être un jour entendus.